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POUR QUI ?

La manip a marché ! Probablement que la grande partie des électeurs français se retrouve devant un « choix » qui n’en est pas un ! Le candidat du RN et l’un de ses opposants, dont le score était le plus élevé au premier tour, se retrouveront ce dimanche. Dimanche soir, on verra les résultats. Il est fort probable que l’on se trouvera devant une Assemblée législative ingouvernable entraînant un pays ingouverné. Mais peu importe, les Français partiront en vacances le cœur léger, en espérant que le « vent » obéisse à leur désir et que le ciel n’enverra pas des tornades soulever des toits et démolir des habitations. Quant au reste, on verra à la rentrée ! Après tout, le législatif a fait son devoir ! Reste à savoir ce que l’exécutif déterminera être le sien !

Le Français moyen, celui qui a autre chose à faire que de se préoccuper de toutes les transactions, les conseils, les promesses qui entourent les grandes manipulations du vote populaire -ce qu’il faut dire et ce qu’il ne faut pas dire, ce qui plaît et ce qui ne plaît pas-, ne se rend pas trop compte de la manière dont il est manipulé. Personne, sauf les experts, ne s’en aperçoit vraiment et chacun croit voter librement et utilement. Qui est vraiment conscient de l’acte qu’il pose ? Dans tout vote populaire, il y a des courants qui filtrent et qui incitent à accorder son vote à tel candidat et non à tel autre. Et ces filtres influencent non notre intelligence et par conséquent notre raison, mais les passions sensorielles qui nous habitent. Pourquoi voter pour celui-ci et non pour celui-là ? Parce que c’est le « parti » pour lequel j’ai toujours voté ! Parce que ma famille aime celui-ci et déteste celui-là ! Parce que celui-ci manifeste une certaine attention aux valeurs qui sont les miennes ? Et qui prend vraiment le temps d’écouter les discours que ces candidats répètent, plus qu’ils ne les conçoivent ?

 En réalité, le vote est indicatif quand il a une certaine majorité. Mais il n’indique pas vraiment un programme de gouvernement. Il signifie une direction, une incitation à légiférer dans un sens plutôt que dans un autre, ou peut-être, encore plus réellement, à faire accepter les décisions de l’« autorité » en les présentant comme une réponse aux attentes du peuple. Par contre, il est difficile de manipuler les attentes du peuple. Même si le peuple les exprime mal, il a des attentes et ces attentes ne sont pas toujours celles que les journalistes écrivent, ni toujours ce que les partis politiques présentent. Le peuple n’est pas un cerf-volant qui tourne selon les directions du vent. Il attend quelque chose et son vote ne signifie pas toujours une adéquation à un programme élaboré sans lui, mais un moyen de faire comprendre qu’il ne veut pas tel gouvernement. Cela ne signifie pas qu’il veut tel autre gouvernement qu’on lui propose. Il peut même être indécis, se demandant pour qui voter ! Il peut même ne pas voter parce qu’il ne sait pas pour qui voter ! C’est le cas, aujourd’hui !

Quelle est donc la signification qu’il faut donner au vote du premier tour ? Une chose est claire ; et il ne faut pas être très futé pour la connaître. Le peuple rejette et l’homme qui préside le gouvernement de la République, et son programme. Mais on pourrait se tromper en pensant que ce peuple est déterminé à appuyer un autre programme législatif. Si une grande majorité ne veut plus du macronisme, cela ne signifie pas qu’il serait prêt a donner un acquiescement pour l’une ou l’autre formation politique. Le rejet du macronisme ne signifie pas une forte tendance à accepter une autre solution, qu’elle le soit par le Rassemblement national (RN), le Nouveau Front Populaire (NFP), le LFI (les Insoumis).

En réalité, nous sommes dans une situation difficile, laquelle, contrairement à ce que pensent certains experts politiques, s’est peut-être rarement produite en France. Naturellement, le corps électoral d’un pays, où existe un véritable vote populaire, se divise en trois parties : les seniors (la sagesse) ; les responsables (ceux qui travaillent, payent les impôts et les taxes, ont besoin de l’équilibre économique du pays et de sa stabilité sociale) ; la jeunesse, l’espérance du lendemain. Les seniors ont beaucoup donné à la société, ils sont habitués à toutes les difficultés et à tous les changements ; ils en ont tellement vu qu’ils se disent que ça s’arrangera ; les responsables sont vraiment perplexes et analysent avec inquiétude l’avenir. Quel est ce parti qui n’a jamais eu l’expérience du gouvernement ? Qui n’a jamais eu la confiance d’un électorat ? Quel est ce Jordan qui, dans la situation de crise que traverse la France, se voit déjà premier ministre et qui n’en finit pas de le suggérer ? Cette France n’a-t-elle besoin que d’une augmentation du SMIC, de la baisse du coût de l’essence, de la punition de la jeunesse délinquante, de la réévaluation des binationaux ?  Qu’est-ce que celui qui se présente à l’élection apporte comme élan à la France, autre que de la considérer comme la servante d’une bourgeoise à laquelle on dicte les travaux ménagers ?

Les historiens considèrent que la France s’est stabilisée comme nation issue de la Révolution française, en se donnant les instruments du pouvoir par l’élection d’une Assemblée constituante responsable du législatif[1]. Elle a laissé dans l’ombre le pouvoir exécutif. Selon la Constitution de la IIIe République, le président est élu par le Parlement, composé par la réunion des deux chambres (l’Assemblée nationale et le Conseil de la République ; article 29 de la Constitution), pour une durée de sept ans, réduite à cinq ans. Il en est de même pour la IVe République. Si la IIIe République s’inscrit dans l’histoire de la Révolution ou plutôt inscrit la Révolution dans l’histoire de la France, c’est que, malgré les failles nombreuses et les essais infructueux de maintenir la stabilité, cette Assemblée du peuple était composée d’hommes remarquables par leur culture et la détermination de leurs vues. Même si leur choix devait recevoir discrètement le quitus de la franc-maçonnerie, dit-on.

On célébra la paix… mais on a eu la guerre

La IIIe République a dû faire face à la Première Guerre mondiale, déclarée les 3 et 4 juillet 1914 par la France et l’Angleterre. Elle se termina le 11 novembre 1918, avec la signature de l’armistice par l’Allemagne à 6 heures, à Rethondes, et le 28 juin 1919, par la signature du traité de Versailles. Le traité de la paix est signé par  le Premier ministre britannique David Lloyd George, le président du Conseil italien Vittorio Emanuele Orlando, le président du Conseil français Georges Clémenceau, le président des États-Unis Thomas Woodrow Wilson.

Aura-t-on la paix ? Le 29 septembre 1938, l’Allemagne, l’Italie, la Grande-Bretagne et la France signent les accords de Munich obligeant la République tchécoslovaque à reconnaître l’autonomie civile et politique des Sudètes[2]. Ce qui faisait de la Tchécoslovaquie un État dont une partie de la population ne lui appartenait plus, mais recevait son autorité de l’Allemagne nazie. Le 1er septembre, l’armée allemande envahit la Pologne en utilisant, à la fois, des véhicules blindés et l’aviation. Cette rapide progression sur le terrain est connue sous le nom de Blitzkrieg (« guerre éclair »). En seulement 27 jours, Varsovie est contrainte de capituler. La France et la Grande-Bretagne lancent un ultimatum à Hitler, en lui sommant de retirer ses troupes. Le 3 septembre, face au refus d’Hitler de quitter la Pologne, la France et la Grande-Bretagne n’ont pas d’autre choix que de déclarer la guerre à l’Allemagne. C’est le début officiel de la Seconde Guerre mondiale : du11 septembre 1939 au 2 septembre 1945. Au début de cette guerre, l’Allemagne est à l’apogée de ses succès militaires. Hélas pour elle, le 8 mai 1945, en l’absence du Führer, les Allemands capitulent sans conditions à Berlin. C’est la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe, qui a causé entre 50 et 60 millions de morts, dont une grande majorité de civils. 

Il y eut deux guerres : la guerre européenne et celle entre le Japon et les Etats-Unis. La guerre en Europe se termina par l’effondrement de l’Allemagne. La guerre au Japon se termina après le jet de deux bombes nucléaires lancées par les Américains sur Nagasaki et Hiroshima. L’empereur japonais comprit qu’il ne pourrait pas vaincre les Américains. Nous avons assisté, dans ces années-là, à l’un des carnages les plus atroces et dévastateurs de toute l’histoire humaine. On pensait, on espérait qu’il n’y aurait jamais plus la guerre. Avions-nous trouvé la paix ? Hélas, non !

Une nouvelle menace, un nouveau dictateur

La formation de l’URSS fut l’une des conséquences de la révolution russe de 1917 et, dirigée par Vladimir Lénine, continuée par Joseph Staline, elle aboutit à la création d’une fédération de plusieurs républiques. Gouvernée par son bureau exécutif, le Politburo, l’URSS imposa sa politique du Parti communiste de l’Union soviétique et gouverna non seulement le pouvoir exécutif (législatif, exécutif et judiciaire), mais toute communication sociale : la presse et tout organisme de la société civile. Cette domination s’étendit sur quinze pays. L’URSS devint le pays le plus étendu du monde (22 402 200 km2), comptant plus de cent nationalités, une soixantaine de langues et cinq religions[3]. Le 11 mars 1985, Mikhaïl Gorbatchev est nommé secrétaire général du Comité central du Parti communiste de l’Union soviétique. Il se rendit compte que cela conduisait à une impasse politique, sociale et économique. Il tenta, sans succès, de réformer le système par une politique de glasnost (transparence). Il échoua et démissionna le 24 août 1991.

              Face aux États-Unis qui, après la Grande Guerre mondiale, deviennent la première puissance mondiale et qui, de ce fait, concurrencent l’ambition du Parti communisme soviétique d’imposer son système à l’Occident, c’est la « guerre froide ». L’Occident s’organisa en système de collaboration et non de coalition, et l’on vit naître l’ONU, l’OTAN, l’UNESCO, auxquels se joignirent les pays soviétiques. L’URSS fut abolie et remplacée par  La Fédération de Russie qui devint la continuatrice de l’Union soviétique et hérita de son siège comme membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies. Le Conseil de sécurité des Nations unies est l’organe exécutif de l’Organisation des Nations Unies (ONU). Il est défini comme ayant « la responsabilité principale du maintien de la paix. Même si le président français, le général de Gaulle, traitait l’ONU de « machin », ces institutions ont leur utilité et constituent encore, à l’heure actuelle, un obstacle à l’ambition de Vladimir Poutine d’annexer l’Ukraine à la « Fédération de la Russie ».

            Qu’en est-il sorti ?

            Nous sommes devenus prudents et nous avons créé des organismes dont le but est de maintenir la paix entre les nations. Mais que vaut notre prudence ? Après les « accords de Munich », signés entre l’Allemagne, la France, le Royaume-Uni et l’Italie, représentés respectivement par Adolf Hitler, Édouard Daladier, Neville Chamberlain et Benito Mussolini (ce dernier s’étant commis en intermédiaire) à l’issue de la conférence de Munich du 29 au 30 septembre 1938, on pensait avoir évité la guerre. À son retour de Munich, Daladier fut surpris de l’accueil admiratif et extasié de la foule, lui qui pensait être hué pour l’abandon de la Tchécoslovaquie. Il ne put s’empêcher de dire : « mais ils sont cons, s’ils savaient… ». Pour Churchill et d’autres hommes politiques avertis, ces accords, qui sacrifiaient la Tchécoslovaquie aux désirs de l’Allemagne nazie, étaient un déshonneur. On croyait que cette lâcheté éloignerait la guerre, puisque l’on cédait à Hitler un pays dont la grande majorité -Tchèques et Slovaques-, formait un jeune État, mais quand même un vrai pays. Et cela se fit sans que les grandes puissances bougent. Et on se trompa. Car peu de temps après, le 1er septembre 1939, lorsque le Führer envahit la Pologne, la France et l’Angleterre n’avaient plus le choix : il fallait intervenir. Les Etats-Unis le firent après l’attaque de Pearl Harbour, l’île au centre du Pacifique qui fit comprendre aux dirigeants américains que les traités entre l’Allemagne et le Japon étaient une réelle menace qui touchait tout l’Occident, y compris l’empire ottoman. Et c’est ainsi qu’on entra dans la guerre la plus sauvage qui ait jamais eu lieu sur cette terre.

              Les conséquences sociales

            Pour nous, ces événements sont vieux de 65 ans passés. Ils n’intéressent plus personne ! Plus personne ne veut la guerre ; tous, nous voulons la paix. Et nous oublions bien vite les guerres de Corée et celle de l’Indochine, devenue Vietnam. Tout le monde, il est bien ! Tout le monde, il est gentil ! « Jamais plus la guerre » ! Dans nos vies tranquilles, nous savourons le bonheur ! Vraiment ?

            Mais, sans que nous nous en apercevions, tous ces événements terribles ont changé la nature d’une société. Nous avons gagné, grâce à nos armes, à nos génies, et tout cela s’est mué en une transformation technique gigantesque de la société. Nous ne nous sommes pas rendu compte que les victoires achetées non seulement au prix du sang, mais grâce à une technique d’une puissance jamais connue, avaient profondément mutilé la société. Pourvu que nous ayons les bons instruments, il n’y aura jamais plus la guerre. Vraiment ? Même pas les guérillas des banlieues ? Même pas les révoltes des ethnies ? Même pas les attaques à l’arme blanche ? Nous avons les armes et les techniques suffisantes pour « faire peur » à qui nous défie. Avons-nous les moyens de la paix sociale ? Avons-nous résolu les problèmes du « vivre ensemble » ? Avons-nous acquis le respect des valeurs humaines ?

          Au contraire, il semble que nous ayons édifié des sociétés humaines qui ne sont que des cohabitations d’un grand nombre d’humains qui vivent – s’il vivent vraiment – l’un à côté de l’autre, mais jamais ensemble ! Et au lieu d’édifier une société, nous avons construit des dortoirs.

          Autrefois, le suicide était plutôt rare. Autrefois, on ne se gavait pas de drogues de toute sorte pour continuer à vivre. Autrefois, la jeunesse était ardente et même si sa vie était dure, elle avançait avec espérance. Ce qui est nouveau aujourd’hui, ce n’est pas que les seniors disent qu’il est mieux de mourir plutôt que de vivre… c’est une plainte qu’il est courant d’entendre. Autrefois, on n’était pas vieux avant le temps. Quand on avait vingt ans, on croyait que le bonheur existait et qu’un jour, on l’atteindrait. Autrefois, si l’on partait à la guerre, on croyait que l’on en reviendrait vivant, et si, pour un certain nombre, ce ne fut pas vrai, le plus grand nombre y croyait et ils ne se sont pas tous trompés. Autrefois, quand saint Pie X a créé l’Action catholique, surtout la JOC (Jeunesse Ouvrière Chrétienne), la jeunesse se sentait poussé à convertir l’entreprise au Christ, elle se croyait née pour cela et elle n’avait pas tort.

          C’est cette jeunesse qui est atteinte. Il y a encore près de 19 000 jeunes qui ont fait le pèlerinage de Chartres ! Bravo ! C’est tout ? Il y en a encore qui prient dans leur goum, mais ils prient pour eux. Les JMJ éclatent encore de chants et de cris, quand le pape y passe. Mais on prie pour soi ! On va à la messe pour soi ! On chante pour soi ! On ne sent plus missionné à conduire l’usine au Christ, ce qui était l’espérance des membres de la JOC. Existe-t-elle encore dans l’ardeur de sa naissance ?

          C’est l’aspect le plus grave de la crise que nous traversons ! Non l’effondrement réel de l’Action catholique qui s’est laissé séduire par le piège des socialistes réformateurs ! Nos sociétés n’ont pas pu résister à trop de contradictions, à trop de scandales, à trop de mensonges. Nous n’avons pas pu résister et nous avons perdu la jeunesse. Cette jeunesse n’a pas perdu la foi. Elle n’est ni agnostique, ni enfouie dans la tiédeur. Elle possède encore son énergie et son élan ! Mais elle a perdu l’espérance. Elle veut bien prier ; elle veut bien rendre service et même aider l’autre. Elle veut bien s’engager. Mais si elle le fait, elle ne se demande pas moins, au fond d’elle-même : à quoi cela sert-il ? Feu la chrétienté ? Je suis fidèle à ma foi ! Je suis fidèle à ses pratiques ! Mais je n’attends plus rien, car l’autre n’a pas besoin de moi. Ni la société, ni même l’Eglise n’ont besoin de moi ! Chacun a sa technique pour répondre à ses besoins. Les organisateurs savent comment remplir une salle pour assister à un meeting. Peu importe ce qui s’y dira ! Comme moi, l’autre possède toute technique pour répondre à tout problème. Qu’est-ce que je peux donner à l’autre qu’il n’a pas ?

          Nous n’avons plus la guerre ! Il n’est pas dit que nous ne l’aurons jamais ! Mais nous avons une énorme tâche devant nous. Nous avons le devoir d’édifier une société humaine dans laquelle on croit, on espère et on aime. Nous ne sommes pas appelés à détruire, mais à construire. Et le premier devoir est d’aider la jeunesse à sortir de sa désespérance. Mais il faut être les premiers à le faire ! Quel que soit l’âge que nous ayons.

Aline Lizotte


[1] Cf. François Furet, La Révolution française, tome II, Pluriel : fin du livre.

[2] « S’ils savaient », a dit Daladier. Et effectivement, ils ne savaient pas. Les Sudètes étaient un ancien peuple germanophone qui arriva en ce pays que l’on nomme Tchécoslovaquie vers le début du XIVe siècle. Ils deviennent progressivement majoritaires dans ces villes que l’on nomma la région des Sudètes. La création de la Tchécoslovaquie, en 1918, fut l’aboutissement d’un long processus d’émancipation commencé avec la renaissance culturelle des Tchèques, des Slovaques (commencée par Ľudovít Štúr) et des Ruthènes de l’empire multinational dirigé par la dynastie des Habsbourg. Au XXe siècle, ce pays était peuplé de 93,3 % de Tchèques et de 7,5 % d’Allemands, parmi lesquels 25 000 personnes d’origine juive. L’arrivée d’Hitler et la création du IIIe Reich plongeaient cette Tchécoslovaquie à peine née (1918), dans une véritable crise. Enivrés par la personne du Führer (le guide), les Allemands de la région dite des Sudètes, dont les territoires touchent les frontières de la Germanie, voulurent se rattacher à l’Allemagne. Le reste du pays le refusait. Le climat social était tendu : les Tchèques considéraient les Allemands comme des colonisateurs, les Allemands voyaient les Slaves, comme des « gens arriérés ». A la fin de la Première Guerre mondiale, au temps où l’empire des Habsbourg est démantelé par Hitler, la Tchécoslovaquie est créée comme un seul État. Les puissances européennes s’appuient sur le principe « du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ». Par contre, ce droit est refusé aux Allemands de la région des Sudètes, qui deviennent l’une des minorités du nouvel État. Les rancœurs réciproques s’amplifient et tournent à la véhémence. On voit la montée du nazisme en Allemagne et le rattachement forcé (austroslavisme) de l’Autriche à l’Allemagne nazie. La France et l’Angleterre appuyaient le nouvel État. Mais l’acte d’Hitler vis-à-vis de l’Autriche inquiétait profondément le reste de l’Europe, sauf l’Italie. De toute façon, Hitler avait annoncé le rattachement de la zone des Sudètes à l’Allemagne. Ce rattachement, en plus de violer le traité de Versailles, ne fit qu’augmenter l’inquiétude des puissances européennes. Elles ne bougèrent pas. Cependant, on se préparait, en cachette, à la guerre, tout en essayant de garder le climat des années folles ! Devant la volonté du Führer et les réticences de l’Europe de l’Ouest, Benito Mussolini suggéra la tenue d’une réunion entre les chefs des États nationaux : l’Allemagne, la France, l’Angleterre, l’Italie. Ce fut Munich ! On connaît les résultats : la Tchécoslovaquie fut cédée à l’Allemagne de jure, bien que de facto, les signataires, sauf Mussolini, continuèrent à la traiter comme un État. On s’appuya sur la parole d’Hitler qui jura que c’était la dernière annexion qu’il opérait vis-à-vis des États européens. On pensa qu’en faisant cela, on évitait la guerre.  Les Allemands de la région des Sudètes, qui réclamaient leur rattachement au IIIe Reich, furent satisfaits. La Wehrmacht envahit la région des Sudètes et la Slovaquie devint un Etat-satellite du Reich. L’on comprend un certain désespoir de Daladier et la colère de Churchill… mais c’est une autre histoire ! Aussi quand Hitler voulut faire la même chose avec la Pologne, la France et l’Angleterre lui déclarèrent la guerre ! Et quelle guerre !

[3] Cf, Wikipédia, Union des Républiques Socialistes Soviétiques, consulté le 4 juillet 2024.