Le Dicastère pour la Doctrine de la foi a publié le 19 septembre une Note approuvée par le pape le 28 aout, intitulée « Reine de la Paix », sur « l’expérience spirituelle liée à Medjugorje ». Elle conclut, après 18 pages, à un « Nihil obstat ». Cette Note constitue une des premières applications des nouvelles « Normes procédurales pour le discernement des phénomènes surnaturels présumés » publiées le 17 mai dernier[1]–[2].
Elle a rapidement soulevé des difficultés. Le Préfet de la Congrégation de la Doctrine Foi a cru nécessaire de s’en expliquer le 23 septembre lors d’une rencontre organisée par l’Observatoire international des apparitions et des phénomènes mystiques de l’Académie pontificale mariale internationale, en collaboration avec l’Antonianum, la Faculté pontificale de théologie Saint Bonaventure et la Faculté de théologie pontificale Marianum.
A ce stade ni la Note « Reine de la paix », ni les précisions données par le Cardinal Victor Manuel Fernandez, ni les commentaires du Père Stefano Cecchin ofm, président de l’Académie pontificale mariale, ne font consensus. Comment l’expliquer ?
Certains, à la lecture de la Note « Reine de la Paix », ont conclu avec enthousiasme à une reconnaissance des apparitions de Medjugorje. D’autres lui ont reproché de mettre la Vierge « sous tutelle ». Ni l’une ni l’autre de ces affirmations n’est totalement exacte.
La Note manifeste en effet deux décalages. Le premier résulte de la méthode utilisée pour évaluer une apparition. Elle diffère complètement des anciennes normes en vigueur depuis le 25 février 1978[3] ; l
Le second tient à la position prise au regard de ce qui est connu des évènements de Medjugorje depuis 40 ans.
Les caractéristiques atypiques des apparitions « présumées » de Medjugorje
En effet Medjugorje n’est pas une apparition publique classique comme Lourdes ou Fatima, limité dans le temps et dans l’espace. Depuis 33 ans les apparitions continuent, et souvent dans des lieux différents. Medjugorje a essaimé dans le monde entier à la manière d’un phénomène religieux inédit dans l’histoire de l’Église.
Fait nouveau pour des apparitions, pour la première fois, les messages sont largement diffusés sur internet et les réseaux sociaux. Leur promotion virale a donné lieu à d’innombrables pèlerinages. Les apparitions de Medjugorje sont des “apparitions 2.0” dont on ne sait pas très bien qui rédige ou corrige les messages mis en ligne. Trois millions de pèlerins s’y rendent chaque année et en août 2024, 325 000 communions y ont été distribuées ; une fréquentation comparable à celle de Lourdes ou de Fatima. (Bien que l’Église et la Congrégation pour la Doctrine de la Foi ont, à plusieurs reprises, interdit d’appeler ce lieu « sanctuaire », en 2019, l’autorisation est donnée de s’y rendre en pèlerinage. Des groupes de prières qui s’y rattachent et assurent sa diffusion dans de nombreux pays, ce qui fait augmenter le phénomène mais cette fréquentation interroge.)
Troisième caractéristique : les « présumées apparitions » comme les appelle la Note surviennent dans une époque troublée, à la fin du communisme et puis, durant les années de la guerre civile dans l’ex-Yougoslavie. Cette situation politiquement compliquée fut rendue encore plus difficile par le climat de lutte endémique qui existait entre les franciscains, chargés de la paroisse, et l’Église diocésaine de Bosnie-Herzégovine. C’est peu dire que l’évêque de Mostar s’entendait mal avec les franciscains de Medjugorje qui avaient encore dans les années 80 un petit côté “soixante-huitard”.
Enfin, c’est la première fois qu’une paroisse prenait en charge les faits d’apparitions dont la dévotion est généralement circonscrite à un sanctuaire distinct. C’est la première fois que le curé les insère dans la liturgie paroissiale. C’est encore la première fois que, sous la tutelle de leur curé, les voyants se prêtent, sur place et à l’étranger, à la promotion des manifestations dont ils sont bénéficiaires tout en vivant dans le monde et en profitant, pour certains, des retombés de ces « présumées apparitions ».
Rien à voir avec l’attitude du clergé local et de l’évêque de Lourdes vis-à-vis de Bernadette qui a été “exfiltrée” à Nevers loin du lieu des apparitions afin d’éviter toute interférence entre les dévotions suscitées par celles-ci et sa vie religieuse. Rien de commun, non plus, avec la situation des enfants de Fatima dont deux vont décéder rapidement dans une grande solitude et dont la dernière, Lucie, va finir ses jours à 98 ans, à Coimbra, à 90 km de Fatima au Portugal, claustrée pendant 57 ans, avec interdiction de recevoir sans l’autorisation de Rome qui que ce soit, même des évêques.
La nouveauté est telle que dès les premières années, un climat de polémique s’est installé entre « ceux qui y croient, et ceux qui n’y croient pas ». L’abbé Laurentin, spécialiste des apparitions et de Lourdes, a été, en son temps, en France et pas seulement, l’un des plus ardents défenseurs des voyants et de l’authenticité des apparitions. D’autres, tout aussi compétents et bien informés, tel Joachim Bouflet, docteur en théologie mystique, historien, spécialiste des phénomènes mystiques et auteur de plusieurs sommes sur les apparitions, sont d’un autre avis.
Si pour certains Medjugorje résonne comme un lieu de grâce, tout n’y est pourtant pas clair ni parfait comme le souligne d’ailleurs la Note du Dicastère.
La difficulté vient en grande partie de l’histoire de ces apparitions toujours « présumées » et qui se poursuivent. Si elles restent, au départ, assez classiques, les réserves viendront avec le temps au regard d’indices surprenants.
Une histoire de plus de 40 ans
Dans l’après-midi du 24 juin 1981, la Vierge apparait sur le chemin de la colline Crnica à deux jeunes filles de 15 et 16 ans, Ivanka Ivanković et Mirjana Dragićević qui, venant de Sarajevo, sont en vacances dans la maison familiale. Elles vont se promener sur la colline du Podbrodo, à plus d’un kilomètre de l’église paroissiale de Medjugorje, pour y fumer et écouter de la musique. Rien de bien méchant : les voyants de Beauraing tiraient les sonnettes des voisins au moment des apparitions ! Il n’est pas nécessaire d’être déjà un saint pour bénéficier de grâces extraordinaires du Ciel. De retour à l’entrée du village, elles perçoivent à leur droite sur la colline, à 200 mètres environ, une silhouette lumineuse. Ivanka affirme reconnaître la Gospa, « Notre-Dame » en croate. Mirjana, quant à elle, doute de l’identité de la silhouette aperçue. Prises de crainte, elles s’enfuient.
Elles y retournent cependant le jour-même vers 18 heures 30, accompagnées de Milka Pavlović[4], 14 ans, qui vient de rentrer ses moutons. Les trois adolescentes longent la colline sans rien voir de particulier. Mais à l’entrée du village, Ivanka aperçoit celle qu’elle prend à nouveau pour la Gospa. Elles sont rejointes par Vicka Ivanković, 16 ans, retenue le matin par un examen de rattrapage à l’école de Mostar. Puis elles rencontrent Ivan Dragićević qui a 16 ans, et Ivan Ivanković qui en a 20. Ils « voient » eux aussi. Le premier se sauve ; le second, perplexe, ne reviendra pas. Les quatre filles, Ivanka, Mirjana, Milka et Vicka raconteront qu’elles ont observé la silhouette d’une femme qui semblait porter au bras droit un enfant et qui semblait leur faire signe d’approcher, ce qu’elles se garderont de faire.
Le lendemain, jeudi 25 juin, Ivanka, Mirjana, Vicka, Jacov Čolo (10 ans) et Marija Pavlović, 16 ans, sœur de Milka, reviennent sur les lieux sans cette dernière. Ivan Dragićević, venu par un autre chemin, les rejoint. Ce sera le groupe des six voyants.
Les jours suivants les apparitions se poursuivent. Elles attirent sur la colline de plus en plus de monde. Les voyants sont interrogés par les franciscains qui desservent la paroisse. Les autorités communistes les malmènent et les intimident un peu ; ils subissent un examen psychiatrique. La Gospa répond à certaines de leurs questions. La réconciliation est l’essentiel de son message. Le 30 juin, pour échapper à la pression, ils se réfugient à Cerno où la Vierge leur annonce qu’elle reviendra encore pendant trois jours. Leur témoignage est enregistré. Les 2 et 3 juillet, les apparitions ont lieu au presbytère à la demande du curé, le Père Jozo Zovko. Six témoins sont présents. « Tous disent qu’ils entendirent que la Gospa avait annoncé que c’était sa dernière apparition ».[5]
Les apparitions du 24 juin au 3 juillet constituent selon Joachim Bouflet, « un ensemble homogène et cohérent d’une vingtaine d’apparitions »[6]. Le message est donné sans fioriture. C’est un appel à la paix, à la réconciliation, à la foi et à la prière. Joachim Bouflet note encore : « on ne relève dans les paroles attribuées à la Vierge aucune allusion aux thèmes qui vont par la suite faire la célébrité de Medjugordjé et qui sont :
- La récitation des sept Pater, Ave et Gloria
- Le jeûne au pain et à l’eau
- L’appel à la paix dans le monde et à l’œcuménisme
- L’insistance sur la conversion et l’annonce de la conversion de la Russie
- L’annonce d’un grand signe et la communication de secrets aux visionnaires (une dizaine aujourd’hui)
Le thème central de cette période initiale est la réconciliation et l’unité dans la foi. »
Ce message prend tout son sens au regard des guerres qui vont endeuiller l’ex-Yougoslavie de 1991 à 2001 et à la lumière d’un événement dramatique précédent. En 1941 : un horrible massacre de milliers de Serbes orthodoxes, dont des prêtres et des religieux, sur le site même de l’apparition, massacre perpétré par des oustachis, donc des Croates d’origine catholique, mouvement fachiste qui était allié aux nazis pendant la Seconde Guerre mondiale. Les corps furent jetés dans une fosse à l’endroit même où vont se produire les apparitions. Il est facile d’imaginer l’impression produite par les apparitions dans un lieu que la population locale savait souillé par ce crime. Les franciscains eux-mêmes ne se sont sans doute pas sentis très à l’aise avec un message qui pouvait implicitement évoquer la conduite de certains membres de leur ordre durant la guerre. [7]
Or les apparitions vont se poursuivre, contrairement à l’annonce qui aurait été précédemment faite par la Vierge. Jusqu’ici elles obéissaient à un schéma classique. Après le 3 juillet, elles passent sous le contrôle exclusif des franciscains. Ils vont y impliquer leur paroisse. Ils les intègrent dans la liturgie paroissiale qui s’ordonne autour d’elles. Une pastorale qui rompt avec celle, habituellement réservée au clergé en pareil cas. Les voyants de Medjugorje, au lieu d’être protégés ou écartés, sont ainsi « starisés » par le clergé lui-même.
Sans qu’il soit possible de dire qu’il y a un lien de cause à effet, des signes insolites apparaissent dès le 2 août. Manfred Hauke, mariologue connu, membre de l’Académie pontificale mariale internationale, président de la Société allemande de mariologie et professeur de dogmatique à la Faculté de théologie de Lugano, en relève quelques-uns dès le commencement.[8] A la mi-août s’ajoute la mention de secrets toujours non révélés. Ces signes coïncident aussi avec l’arrivée du Père Tomislav Vlassic qui devient vicaire et directeur spirituel des enfants.
L’attitude de l’Église : les évêques en charge du dossier de 1981 à 2024
Résultat, l’évêque change d’avis. Lorsqu’il était venu la première fois le 25 juillet, son impression avait été positive : dans un long communiqué du 18 août, sans se prononcer sur la surnaturalité des faits, il prenait la défense des enfants attaqués par la presse inféodée aux communistes ; sa conclusion était claire : « Un fait est certain : les enfants ne sont poussés par personne, encore moins par l’Église, à faire des déclarations mensongères. Pour le moment, tout nous conduit à la conviction que les enfants ne mentent pas. Reste la question la plus difficile : s’agit-il d’une sensation subjective des enfants ou d’un évènement surnaturel ? »[9] Évidemment, il était trop tôt pour qu’il se prononce, mais il ne manifestait aucun a priori défavorable.
Ce n’est qu’à partir de 1984 et au vu de difficultés qui se multiplient que sa position va évoluer. Plus d’une quinzaine de mises en garde, voire d’interdictions, vont être publiées dans les 10 ans qui suivent. La première commission d’enquête, puis la seconde élargie à la demande de Rome, enfin la Conférence des évêques de l’ex-Yougoslavie, concluent toutes dans le même sens le 10 avril 1991 : « sur la base des investigations effectuées jusqu’ici il n’est pas possible d’affirmer qu’il s’agisse d’apparitions ou de révélations surnaturelles ». C’est un simple « non constat de supernaturalitate ». Dans le langage ecclésiastique cela signifie que l’Église ne conclut pas à la surnaturalité mais ne ferme pas la porte à cette possibilité.
Mgr Peric succède à Mgr Zanic le 24 juillet 1993. Comme à son prédécesseur, les franciscains de Medjugorje lui en font voir de toutes les couleurs. Au point qu’il adoptera une position encore plus négative. Il m’écrit[10] le 2 octobre 1997 en réponse à ma demande d’éclaircissement : « ma conviction et ma position n’est pas seulement “non constat de supernaturalitate” mais bien “constat de non supernaturalitate” ». [Fd1] [11]Une position qui dépasse, à l’époque, la position de la Congrégation de la Doctrine de la Foi comme le dira plus tard Mgr Bertonne qui en était alors le secrétaire sous l’autorité du Cardinal Ratzinger.
Le dossier Medjugorje ne bouge plus jusqu’en 2013, date à laquelle le pape François le confie à une imposante commission internationale composée d’évêques, de consulteurs ecclésiastiques et de divers experts qui travailleront dans le secret. Le rapport de la commission est remis à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi le 17 janvier 2014 sans être publié. Le 11 juillet suivant le Pape François nomme Mgr Henryk Hoser, ancien médecin d’origine polonaise, « envoyé spécial du Saint-Siège pour Medjugorje » avec mission, non pas de statuer sur les apparitions, mais d’évaluer la situation « pastorale » sur place. Celui-ci ira jusqu’à dénoncer l’infiltration de la mafia à Medjugorje[12]. Un constat qui ne préjuge évidemment pas de la vérité des apparitions, à moins que les voyants eux-mêmes n’y soient mêlés.
En février 2019, le rapport est publié en Italie par la presse. Il y est dit que les apparitions du 24 juin au 3 juillet apparaissent crédibles. Mais, il se montrerait réservé sur les suivantes « qui constituent un vrai problème ». Il critique aussi un « rapport ambigu avec l’argent ». Le rapport conclut que « pour le moment aucune guérison miraculeuse n’a eu lieu ».
L’attitude de l’Église, bien que très informée sur la vie des voyants, de leur entourage et de leurs amis, ecclésiastiques ou non, est donc restée très prudente. Elle a pris son temps pour discerner alors que, durant 40 ans, les avis sont restés très partagés.
Les avis personnels divergents et les polémiques
Le pape saint Jean-Paul II, à titre personnel, voyait de manière très favorable les apparitions de Medjugorje. Il restait cependant très prudent. Interrogé par l’un des responsables de la Communauté des Béatitudes en 1997, il répondait : « c’est une question pastorale ». Le cardinal Ratzinger était sans doute beaucoup plus en retrait. Dans une lettre du 22 juillet 1998, il écrivait : « Je dois vous dire que toutes les déclarations (positives) sur Medjugorje, que certaines personnes attribuent au pape et à moi-même, sont de pures inventions. » [13]
Cette ligne de conduite a été globalement celle de l’ensemble de la hiérarchie ecclésiastique. Sans se prononcer sur le caractère surnaturel ou non, elle a fréquemment mis en garde contre des dérives possibles et a toujours parlé d’un point de vue « pastoral ». Ainsi, le cardinal Bertone me dit dans un entretien qu’il m’avait accordé en 1997 : « Nous aimerions bien reconnaitre Medjugorje mais nous ne le pouvons pas… nous ne le pouvons pas. »
Jusqu’à aujourd’hui, cette ambivalence sera celle des nombreux évêques et cardinaux qui se sont rendus discrètement à Medjugorje. Ainsi le Cardinal Schönborn, dominicain membre de la congrégation pour la Doctrine de la foi, maître d’œuvre du Catéchisme de l’Église Catholique, Archevêque de Vienne depuis 1995, n’a jamais caché son soutien. À plusieurs reprises il a témoigné qu’un nombre important de ses jeunes prêtres y ont découvert leur vocation. Un soutien prudent cependant : à Paris, en octobre 2004, au cours du IIème Congrès International pour la Nouvelle Évangélisation, il déclarait en réponse à des questions du public : « Il n’est pas affirmé que cela est surnaturel. Ce n’est pas exclu, ni affirmé : “non constat“. Ce n’est pas une négation de la surnaturalité, ce n’est pas une affirmation de la surnaturalité… Le jugement définitif de l’Église ne sera certainement pas donné avant que ne cessent les phénomènes… parce que l’Église ne donnera certainement pas un “chèque en blanc” sur des révélations privées éventuellement à venir. »[14]
L’Église en est donc restée à cette expectative jusqu’à ce que le Cardinal Victor Manuel Fernandez publie la Note précitée, approuvée par le pape.
Medjugorje au crible des nouvelles normes
Après 40 ans d’une certaine confusion, Rome se prononce donc officiellement en utilisant les nouvelles « Normes procédurales pour le discernement des phénomènes surnaturels présumés ». Celles-ci remplacent les critères de jugement antérieurement en vigueur par six nouvelles.
Jusqu’ici les apparitions étaient classées en trois catégories :
- « Constat supernaturalitate » : les apparitions étaient dites clairement surnaturelles, attendu que personne n’avait une obligation de foi d’y croire. C’était une garantie « morale » que l’Église donnait sur l’origine et le caractère des apparitions à partir du contenu des messages, de la qualité et du progrès spirituel des voyants qui en résultaient, ainsi que des circonstances et des évènements, éventuellement des miracles et des conversions, qui s’y produisaient.[15]
- « Non constat supernaturalitate » : L’Église ne se prononçait pas, ou pas encore sur le caractère des apparitions. Elle ne condamnait pas, mais le cas échéant mettait en garde les croyants.
- « Constat de non supernaturalitate » : les apparitions étaient dites clairement non surnaturelles, et ne pouvaient donc être ni promues ni célébrées. L’Église s’engageant sur la base de faits objectifs.
Cette classification est remplacée par une nouvelle en six points. Je vous propose de les lire en mettant en regard ce que l’on sait de Medjugorje.
- 1) « Nihil obstat » : « Même si aucune certitude n’est exprimée quant à l’authenticité surnaturelle du phénomène, de nombreux signes d’une action de l’Esprit Saint “au milieu” d’une expérience spirituelle donnée sont reconnus, et aucun aspect particulièrement critique ou risqué n’a été détecté, du moins jusqu’à présent. C’est pourquoi l’Évêque diocésain est encouragé à apprécier la valeur pastorale et à promouvoir la diffusion de cette proposition spirituelle, y compris à travers d’éventuels pèlerinages vers un lieu sacré ».
Aucune certitude n’est donc exprimée sur le caractère surnaturel des apparitions. Le contenu objectif des messages disparait et est remplacé par l’évaluation de « l’expérience spirituelle » et la « stimulation positive » que produit, cette « proposition spirituelle » » sur les fidèles, que l’évêque peut ou non encourager. Désormais, c’est la « valeur pastorale » de la proposition qui est appréciée.
A noter aussi, comme l’écrit en préambule le cardinal Fernandez, « qu’il est important de préciser d’emblée que les conclusions de cette Note n’impliquent pas un jugement sur la vie morale des présumés voyants ».
Ce « nihil obstat », les « apparitions présumées » de Medjugorje viennent donc de le recevoir en ces termes : « Par le nihil obstat concernant un événement spirituel, les fidèles « sont autorisés à y adhérer de manière prudente » (Normes, art. 22.1; cf. Benoît XVI, Verbum Domini 14). Bien que cela n’implique pas une déclaration du caractère surnaturel du phénomène en question (cf. Normes, art. 22.2), et rappelant que les fidèles ne sont pas obligés d’y croire, le nihil obstat indique qu’ils peuvent recevoir une stimulation positive pour leur vie chrétienne à travers cette proposition spirituelle et autorise le culte public. Cette détermination est possible dans la mesure où il a été constaté qu’au cours d’une expérience spirituelle, de nombreux fruits positifs se sont produits et qu’aucun effet négatif ou risqué ne s’est répandu dans le Peuple de Dieu. L’évaluation des fruits beaux et positifs, abondants et répandus, n’implique pas de déclarer authentiques les événements surnaturels présumés, mais seulement de souligner que “au milieu” de ce phénomène spirituel de Medjugordjé, le Saint-Esprit agit de manière fructueuse pour le bien des fidèles. Par conséquent, il est demandé d’apprécier et de partager la valeur pastorale de cette proposition spirituelle (cf. Normes, n. 17). »
- 2) « Prae oculis habeatur » : « Bien que des signes positifs importants soient reconnus, il y a aussi des éléments de confusion ou des risques possibles qui nécessitent de la part de l’Évêque diocésain un discernement attentif et un dialogue avec les destinataires d’une expérience spirituelle donnée. S’il y a eu des écrits ou des messages, une clarification doctrinale peut être nécessaire. »
Indubitablement c’est le cas des apparitions « présumées » de Medjugorje. La Note en donne des exemples. Elle évalue en positif et négatif environ 150 messages. En positif, les messages qui témoignent d’une « spiritualité joyeuse et festive », qui appellent à « l’amour », à la « charité » et à « la communion fraternelle » , « au témoignage de l’amour de Dieu par sa vie », à la « paix », à « l’abandon total à Dieu », à la « conversion », à la « prière », à la « centralité de la messe » et de l’eucharistie ; ainsi que les messages théocentriques et ceux qui insistent sur l’importance de l’Esprit Saint dans la vie spirituelle, ou qui soulignent « la gravité du mal ».
En revanche sont appréciés négativement tous ceux qui contiennent une « réprimande » ou des « menaces » ou qui annoncent éventuellement une « catastrophe ». Les messages adressés à la paroisse sont aussi visés car « les messages de la Vierge ne peuvent ni ne doivent prendre la place du curé, du conseil pastoral et du travail synodal de la communauté pour les décisions qui font l’objet d’un discernement communautaire, grâce auquel la paroisse mûrit dans la prudence, l’écoute fraternelle, le respect de l’autre, le dialogue. ». La note refuse aussi l’usage du mot « médiatrice », en particulier dans ces deux messages : « Je suis la médiatrice entre vous et Dieu » (17.07.1986), « Je veux être le lien entre vous et le Père céleste, votre médiatrice » (18.03.2012). Ces messages « ne parviennent pas à exprimer correctement, comme l’a expliqué saint Jean-Paul II, que la coopération de Marie est une “médiation subordonnée” à celle du Christ ». Pour bien se faire comprendre, la Note cite un autre message qui lui semble plus adéquat : « Chers enfants ! Je viens parmi vous parce que je veux être votre mère, votre avocate ». Dans ce cas, « il s’agit simplement d’une “intercession maternelle” ». Néanmoins les messages jugés négatifs ne remettent pas en cause, « la richesse et le bien de la proposition de Medjugorje dans son ensemble ». En effet, « l’évaluation positive de la majorité des messages de Medjugorje en tant que textes édifiants n’implique pas de déclarer qu’ils ont une origine surnaturelle directe. Par conséquent, quand il est fait référence à des “messages” de la Vierge, cela doit toujours s’entendre de “messages présumés”. »
Il est d’ailleurs possible d’en trouver de surprenants, comme ceux notamment où la Gospa demande la conversion de l’évêque et le menace. De manière générale c’est l’ecclésiologie portée par de nombreux messages qui fait problème. Mais curieusement la Note ne tient pas compte de ces éléments dans sa conclusion. Elle laisse chacun faire le tri et exercer son discernement…
- 3) « Curatur » : « Plusieurs éléments critiques ou significatifs sont relevés, mais en même temps il y a déjà une large diffusion du phénomène et une présence de fruits spirituels liés à celui-ci et vérifiables. Une interdiction qui pourrait indisposer le Peuple de Dieu est déconseillée à cet égard. En tout état de cause, l’Évêque diocésain est invité à ne pas encourager ce phénomène, à rechercher d’autres expressions de dévotion et, éventuellement, à en réorienter le profil spirituel et pastoral. »
L‘autorisation dans ces deux cas (« Prae oculis habeatur » et « curatur ») où des éléments de « confusions possibles » apparaissent, repose sur un « principe décisif » : « reconnaître une action de l’Esprit Saint au sein d’une expérience spirituelle ne signifie pas que tout ce qui a trait à cette expérience soit exempt d’inexactitudes, d’imperfections ou de confusions possibles. Il faut rappeler de nouveau que ces phénomènes « semblent parfois liés à des expériences humaines confuses, à des expressions théologiquement imprécises ou à des intérêts qui ne sont pas entièrement légitimes » (Normes, n. 14). Cela n’exclut pas la possibilité de « quelque erreur d’ordre naturel qui n’est pas due à une mauvaise intention, mais à la perception subjective du phénomène » (Ibid., art. 15.2). »
Cette sollicitude pastorale se comprend. Elle appartient à la mission de l’Église. Mais est-ce à « l’Église enseignée » de commander, en pratique, la position de « l’Église enseignante » sur l’appréciation de faits mystiques ? Le risque « d’indisposer le peuple de Dieu » peut en effet être pris en compte. Mais est-ce que cela ne devrait pas être en raison du risque que le peuple de Dieu soit trompé ? La question mérite quand même d’être posée.
Quoi qu’il en soit, compte tenu de ce que l’on connait de la vie des voyants, que la Note avec discrétion n’évoque pas, il est possible de se demander pourquoi les faits de Medjugorje ne sont pas classés dans cette troisième catégorie. Ainsi, par exemple, il a été établi officiellement que les voyants ont menti sous serment et qu’ils se sont rétractés à plusieurs reprises.[16] Certains experts ont également relevé des comportements insolites et des contradictions dans les témoignages des voyants[17]. De même, les désobéissances caractérisées des franciscains envers l’évêque, que le curé a traité « de loup d’hypocrite et de faux prophète », auraient peut-être mérité de sérieuses mises au point.
- 4) « Sub mandato » : « Les points critiques relevés ne sont pas liés au phénomène lui-même, qui est riche en éléments positifs, mais à une personne, une famille ou un groupe de personnes qui en font un usage abusif. Une expérience spirituelle est utilisée pour obtenir un avantage financier particulier et indu, en commettant des actes immoraux ou en menant une activité pastorale parallèle à celle déjà présente sur le territoire de l’Église, sans accepter les indications de l’Évêque diocésain. Dans ce cas, la direction pastorale du lieu spécifique où se produit le phénomène est confiée soit à l’Évêque diocésain, soit à une autre personne déléguée par le Saint-Siège, laquelle, si elle ne peut intervenir directement, s’efforcera de parvenir à un accord raisonnable. »
On sait qu’il y a eu des « actes immoraux » avérés à Medjugorje. Il ne semble pas correct désormais de le rappeler. Mgr Henryk Hoser, envoyé par le pape François, affirmait à son retour que la mafia y était présente[18]. Un évêque italien, Mgr Andrea Gemma en 2008 disait déjà : « A Medjugorje tout se passe en fonction de l’argent… Les faux voyants se remplissent les poches… continuent à vivre confortablement dans le monde sans montrer aucun type d’amour, ni pour Dieu ni pour l’Église ». Qu’en penser désormais ?
- 5) « Prohibetur et obstruatur » : « Même en présence de requêtes légitimes et de quelques éléments positifs, les points critiques et les risques semblent sérieux. C’est pourquoi, afin d’éviter de nouvelles confusions ou même des scandales qui pourraient miner la foi des gens simples, le Dicastère demande à l’Évêque diocésain de déclarer publiquement que l’adhésion à ce phénomène n’est pas permise et, en même temps, d’offrir une catéchèse qui puisse aider à comprendre les raisons de la décision et à réorienter les préoccupations spirituelles légitimes de cette partie du Peuple de Dieu. »
Les Normes demandent à l’évêque une position pastorale souple pour éviter les scandales, toujours selon la même logique. Mais quand la vague à affronter est trop haute, que peut-il faire ?
- 6) « Declaratio de non supernaturalitate » : « Dans ce cas, l’Évêque diocésain est autorisé par le Dicastère à déclarer que le phénomène est reconnu comme non surnaturel. Cette décision doit être fondée sur des faits et des preuves concrètes et avérées. Par exemple, lorsqu’un voyant présumé affirme avoir menti, ou lorsque des témoins crédibles fournissent des éléments de jugement qui permettent de découvrir la falsification du phénomène, l’intention erronée ou la mythomanie. »
Ce n’est qu’à ce dernier stade que la question de la surnaturalité refait surface, pour permettre une prise de position négative avec un constat de non surnaturalité similaire à celui prévu par les normes antérieures. Cette dernière catégorie contraste donc avec les cinq précédentes où la question de la surnaturalité semble occultée. Aussi est-on porté à se demander si, en pratique, cette dernière catégorie ne sera pas réservée aux phénomènes qui n’ont aucune audience ni ne suscitent aucune adhésion significative ; en d’autres termes, si la condamnation, car alors c’en est une, ne risque pas de faire des vagues.
Au fond, ne pas s’engager positivement sur le surnaturel
Et pour finir, voici ce que déclarent les nouvelles Normes :
« À la lumière de ce qui précède, il est rappelé que ni l’Évêque diocésain, ni les Conférences épiscopales, ni le Dicastère, en règle générale, ne déclareront que ces phénomènes sont d’origine surnaturelle, même lorsqu’un “nihil obstat” est accordé (cf. n. 11). Étant entendu que le Saint-Père peut autoriser une procédure à cet égard. »
Ainsi, plus aucune apparition ne sera déclarée surnaturelle par l’Église. Celle-ci se contentera d’évaluer « une expérience spirituelle » et le nombre de chrétiens qui la partagent. Le mot « authentifier » est lui-même banni du vocabulaire.
La Note « Reine de la Paix » applique ces normes. Elle s’appuie même sur certains messages de Medjugorje ( ! ) : « La Gospa elle-même affirme que, plus que les messages, c’est le témoignage des chrétiens qui est la véritable lumière du monde »[19].
Parvenu à ce stade, on ne peut s’empêcher de comparer avec les apparitions de Lourdes.
Le 18 janvier 1862, après quatre années d’une enquête serrée, menée par une commission qui a tout examiné avec circonspection et prudence, au nom de toute l’Église, l’évêque Bertrand-Sévère Laurence a publié un mandement par lequel il reconnaît officiellement le caractère surnaturel des apparitions de Lourdes : « Nous jugeons que l’Immaculée Marie, Mère de Dieu, a réellement apparu à Bernadette Soubirous, le 11 février 1858 et les jours suivants, au nombre de dix-huit fois, dans la grotte de Massabielle, près de la ville de Lourdes ; que cette apparition revêt tous les caractères de la vérité, et que les fidèles sont fondés à la croire certaine. Nous soumettons humblement notre jugement au Jugement du Souverain Pontife, qui est chargé de gouverner l’Église universelle ».
Aujourd’hui, il ne pourrait plus le dire !… Peu importe que la Sainte Vierge se soit fait connaître, et reconnaître, comme « l’Immaculée Conception ». L’évêque ne pourrait pas déclarer surnaturelle sa présence ni authentifier le message qu’elle a transmis à Bernadette. Il n’aurait le droit de parler que d’apparitions « présumées », « d’expérience » ou de « proposition spirituelle ». Il devrait se contenter de dire que « rien n’empêche » les chrétiens de venir en pèlerinage et de manifester leurs dévotions. Mais, dévotions à quoi ? à un phénomène subjectif d’une pauvresse illettrée ? à un engouement populaire non maitrisé et aux fondements dénués de certitude ? à des « miracles » dont on ne saurait dire ni l’origine ni même la réalité ? Encore une fois, nul n’est obligé de croire aux apparitions ni aux messages transmis par des voyants : l’Évangile, l’annonce de la Résurrection du Christ par les apôtres et leurs successeurs, les sacrements institués par le Christ et conférés par l’Église suffisent ! Faut-il pour autant que l’Église se défende de baliser la piété populaire ? de discerner le vrai et le faux dans les phénomènes mystiques ? d’éclairer le jugement des fidèles face à des évènements et des situations qui peuvent être aussi riches de grâces que périlleux pour la foi ?
Quelle portée pour Medjugorje ?
Concrètement ce « nihil obstat » signifie pour Medjugorje selon le cardinal Fernandez : « La paix de l’esprit pour les fidèles qui savent que l’Église l’accompagne désormais ».
- « L’autorisation de célébrer des offices publics, et pas seulement des pèlerinages, ce qui signifie qu’une église ou une chapelle peut désormais être construite partout dans le monde avec cette invocation ».
- « Des clarifications utiles pour les fidèles, afin que ceux qui lisent les messages soient accompagnés et qu’il y ait des éléments pour les interpréter correctement ».
En réalité l’autorisation du culte public avait déjà été accordée par le pape François en 2019. Depuis cette date les pèlerinages paroissiaux et diocésains étaient en effet autorisés.
Ce « nihil obstat » officialise donc une situation de fait, en l’assortissant d’une nouvelle forme de contrôle sur les messages et les voyants. Un contrôle qui apparaît à certains comme une « mise sous tutelle de la Sainte Vierge » mais qui n’a rien d’extraordinaire : « Le Visiteur apostolique à caractère spécial pour la paroisse de Medjugorje, qui continuera à exercer les fonctions qui lui ont été confiées, devra vérifier que, dans chaque publication rassemblant les messages, cette Note figurera en Introduction. Il effectuera alors lui-même le discernement de messages à venir – ou de messages passés qui n’ont pas encore été publiés – et devra autoriser leur éventuelle publication, à la lumière des éclaircissements apportés ci-dessus ». Quant aux voyants, la note précise : « en tout état de cause, les personnes qui se rendent à Medjugorje doivent être fortement incitées à accepter que les pèlerinages ne sont pas faits pour rencontrer des voyants présumés ».
En définitive la position du Dicastère n’est ni une mise sous tutelle, ni une authentification. Elle rompt avec les anciennes normes et apprécie, comme globalement positif, un événement religieux qui dure depuis quarante ans, bien qu’il comprenne de nombreuses zones d’ombres, et renvoie chacun à son propre jugement et à sa propre conscience.
Le « subjectivisme » implicite de cette position n’était pas la caractéristique des anciennes normes. Il permet d’éliminer ou de ne pas tenir compte d’éléments qui avaient conduit dans un premier temps l’évêque du lieu à un constat de non surnaturalité. Il privilégie, à partir de critères « pastoraux », certains messages produisant une « stimulation spirituelle », jugés plus « positifs » et laisse de côté ceux qu’il considère contestable voire dangereux. Cette approche complique l’évaluation d’un « présumé », phénomène spirituel et explique, sans doute, que l’Eglise soit passée de trois à six catégories pour en rendre compte.
En faisant la part belle à la manière dont le phénomène et les messages associés sont reçus et vécus par les fidèles, l’Eglise laisse beaucoup plus qu’autrefois, à la conscience de chacun la responsabilité de l’apprécier. Pour beaucoup, les évènements qui se sont déroulés à Medjugorje, quel qu’en soit la nature, risquent donc de rester une énigme que le « nihil obstat » de l’Eglise ne clarifie pas totalement.
Des millions de fidèles s’y sont rendus avec ferveur et dans des conditions souvent difficiles. Beaucoup s’y sont convertis. Même s’ils ont été parfois trompés par les voyants et par un clergé local qui n’a pas toujours brillé par son exemple et sa probité. La Sainte Vierge, Elle, ne les a pas déçus et comme une Mère. Elle est venue à eux et a comblé leur cœur de son amour et de ses grâces Finalement n’est-ce pas la seule chose qui compte ?
Thierry Boutet
[1] Le texte intégral des nouvelles normes se trouve ici : https://www.vatican.va/roman_curia/congregations/cfaith/documents/rc_ddf_doc_20240517_norme-fenomeni-soprannaturali_fr.html
[2] On compte aujourd’hui une douzaine d’applications de ces nouvelles normes. S’agissant de la France, la plus intéressante concerne le « nihil obstat » attribué le 30 août dernier aux apparitions mariales de Pellevoisin.
[3] Mais seulement publiées en 2011.
[4] https://fr.wikipedia.org/wiki/Apparitions_mariales_de_Me%C4%91ugorje
[5] In Ivo Sivric, la face cachée de Medjugorje, Saint Laurent du Lac, Editions Psoilkog. Pp.346,362,372
[6] Cahier d’Edifa de novembre 1997 P 70.
[7] https://www.letemps.ch/opinions/cardinal-stepinac-un-bien-curieux-bienheureux?srsltid=AfmBOorMgEMMDcBW1Xjram-KoITiwKvIYVQ5aabtxS3W2vvfMrqZdThO
[8] Entretien accordé en août 2018 au journal catholique allemand Die Tagespost « Medjugorje : Hauke kritisiert Vatikan für Umgang mit „Erscheinungen“ », Die Tagespost, 3 août 2018 (lire en ligne [archive]), traduction française de l’article : Une « pastorale de Medjugorje » ? Observations critiques de M. Hauke
[9] Cahier d’Edifa novembre 1997 P71
[10] J’étais (Thierry Boutet) éditorialiste pour la revue « Famille Chrétienne »
[11] Traduction de l’italien la lettre de Mgr Peric évêque de Mostar publié dans les Cahiers d’Edifa N°1 pp 92-93
[12] Homélie du 4 juillet 2018 reprise par Vatican Insider,
[13] http://www.kipa-apic.ch/index.php?pw=&na=0,0,0,0,f&ki=221047 [archive] Rome: Après 30 ans, toujours pas de reconnaissance pour Medjugorje.
[14] https://www.comprendre-medjugorje.info/fr/sources/conference_du_cardinal_schonborn_au_congres_toussaint_2004_a_paris.html
[15] Cf N°67 CEC
[16] Cahier d’Edifa ibid P 83
[17] Par exemple, l’expert anglais de la mariophanie, Donal Anthony Foley, déclare que « de la phénoménologie de l’apparition elle-même émergent également des aspects très étranges qui, mis ensemble, paraissent indiquer une présence préternaturelle (c’est-à-dire démoniaque) ».
[18] La Stampa citée par Vatican Insider du 18 juillet 2018.
[19] N°33